J'aurais voulu un orage.
Une putain d'peur qui m'assaille.
Le souffle court et le corps tremblant.
Une peur.
Peur panique du temps qui fuit.
Dans ma tête elle se tordait de douleur.
Elle hurlait au secours.
Mais personne l'entendait.
Une armée de sourds.
Elle griffait les murs de ses ongles mous.
Arrachait ses cheveux par poingées.
Elle se lacérait le corps.
Sombrait dans la tourmente.
Les yeux fous.
Presque la bave aux lèvres.
C'est un supplice innommable.
Elle hurle.
Elle pleure.
Ravale sa morve.
L'air lui manque.
Elle étouffe dans ses sanglots.
Et elle est seule.
Le silence l'oppresse.
Ses cris résonnent.
Les autres sont partis.
Mais où vont-ils?
Mais où vont-ils tous?
Elle s'arracherait le coeur et le boufferait si seulement elle pouvait...
Et moi j'restais assise là.
Incapable de bouger.
Et ça tournait au supplice dans ma tête.
J'en aurait chialé d'sa détresse et de tous ces autistes minables.
Et en me plantant devant ma glace j'ai regardé mes yeux.
Bleus.
Comme ces cheveux.
Ils gisaient par poignées par terre.
J'ai attendu le matin et Lolita s'est endormie.
J'suis encore plus seule qu'avant.
Photo de fuir-au-l0in.